Inauguré en 2015, le Mémorial s’inscrit au milieu des baraquements, vestiges et témoins de plus de 60 000 personnes qui sont passées par ce camp au fil des décennies. Cet espace est un lieu unique, rendant compte des traumatismes du vingtième siècle : la guerre d’Espagne, la Seconde Guerre mondiale et les guerres de décolonisation.
L’Histoire du Camp de Rivesaltes
le témoin de trois conflits majeurs
Le camp de Rivesaltes a été le témoin de trois conflits majeurs qu’ont vécus la France, l’Europe mais aussi l’Afrique du Nord, en à peine trois décennies : la guerre d’Espagne, la Seconde Guerre mondiale et la Guerre d’Algérie.
Pendant cette période, les baraques du camp de Rivesaltes ont accueilli des milliers de personnes, hommes, femmes et enfants, d’origines, de cultures et de nationalités différentes.
Le passage de ces groupes de population au camp de Rivesaltes est le reflet des déplacements forcés issus de ces conflits et des mouvements de décolonisation qui agitent le XXe siècle.
Le camp fut construit initialement pour être un centre d’entraînement militaire, mais il fut entre autres un « Centre d’hébergement » pour étrangers indésirables, un camp d’internement pour les populations victimes de la politique d’exclusion du régime de Vichy, un camp de déportation vers Auschwitz-Birkenau via Drancy, un camp de prisonniers de guerre allemands, une zone de transit pour les supplétifs étrangers de l’armée française, mais aussi un « Camp de regroupement des Harkis et de leurs familles ».
Son histoire est celle des Républicains espagnols, des Juifs étrangers, des Tsiganes, des prisonniers de guerre de l’Axe, des Harkis, des prisonniers FLN, des Guinéens, des nord-Vietnamiens et de tous ceux qui y vécurent dans des conditions souvent très difficiles.
L’exposition permanente « Indésirables »
L’exposition permanente a pour vocation de restituer et de transmettre l’histoire du camp. Elle interroge également les thématiques qui font l’histoire de ce camp du Sud de la France, comme les déplacements forcés de population, qui perdurent massivement aujourd’hui, le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie.
Il n’y a pas un camp de Rivesaltes, mais des camps de Rivesaltes : camp des réfugiés de la guerre d’Espagne, camp des “indésirables” de Vichy durant la seconde Guerre mondiale, camp de regroupement des juifs déportés dans le cadre du génocide, camp de transit des harkis après la guerre d’Algérie.
Pour comprendre comment les destins de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants, déplacés de forces, internés arbitraires ou réfugiés, se rejoignent en un même lieu, la longue table centrale retrace les fonctions successives de ce camp et les conditions de vie dans ces îlots sans fin. Sur les côtés, six grands panneaux restituent cette histoire dans la grande histoire du XXe siècle, celle des guerres et des violences faites aux civils. Quatre films monumentaux projettent sur les murs les images de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants, dont on entend les témoignages grâce aux tablettes numériques sur tiges métalliques.